
Le mot du
Président
Même après cinquante ans d'existence, il arrive qu'une
société éprouve le besoin de prononcer son plaidoyer. Mais on peut être certain
que pour un club de football, les arguments affluent et justifient aisément
l'action entreprise un jour et poursuivie avec persévérance pendant un demi-siècle. Nul ne
contestera en effet les grandes vertus que les dirigeants d'un club de football
se voient obligés de mettre en pratique. Venus de tous les horizons
politiques, issus des milieux sociaux les plus divers, préoccupés par des
taches professionnelles bien différentes, ils sont réunis par un même idéal.
Mais il leur faut, dans le respect d'autrui et l'oubli de soi-même, manifester
beaucoup de patience, passer sur les vexations subies, réfréner les mouvements
d'humeur, ravaler les rancunes et reprendre charges et responsabilités. Qui
ne
dira jamais les belles leçons de solidarité dont témoignent cinquante années
de collaboration loyale entre dirigeants de football à Athus, malgré les
divergences, les malentendus et les heurts, inévitables dans toute société
humaine ! Remercions aussi tous ces
vrais dirigeants qui se sont succédés depuis les débuts, pour l'abnégation et
le dévouement dont ils ont fait preuve. S'ils ont payé de leur personne, ils
avaient une raison impérieuse de le faire ; plus encore que l'amour du sport,
ils possédaient en eux l'amour de la jeunesse. Je ne veux pas détailler ici les
nombreux avantages que la pratique
du football procure aux jeunes. Santé physique, résistance morale, esprit
d'équipe en sont quelques exemples. Et quelle magnifique occasion d'occuper
sainement les temps de loisirs. Mais en outre, ce sport forme des hommes virils
et combattifs et prépare des adultes forts et équilibrés. Ils pourront demain
manifester dans leur vie professionnelle, sociale et familiale, les mêmes
vertus qu'ils auront appris à pratiquer en jouant au football. Cinquante
années d'existence signifient une ample moisson de souvenirs, les uns heureux,
les autres plus tristes. Il est certes émouvant de laisser le passé resurgir
lors d'un jubilé. Pourtant n'oublions pas le présent. Et aujourd'hui, en 1972,
ne laissons aucune amertume nous monter au cœur. Car s'occuper de football
relève avant tout d'une œuvre d'éducation de la jeunesse. Bien sûr, les résultats
de l'équipe fanion sont importants. Ils apportent un encouragement précieux
aux jeunes du club, ils attisent le désir d'autres jeunes de pratiquer le même
sport, ils attirent enfin les supporters et spectateurs, qui eux permettent au
club de survivre. Mais d'autres résultats revêtent une importance plus
grande encore. En effet, le mérite et
la raison d'être d'un club de football tiennent essentiellement au nombre de
jeunes qui équipés et entraînés,
peuvent pratiquer leur sport favori dans les meilleures conditions. Or à ce
point de vue, le Sporting Club Athus, en alignant neuf équipes représentatives
en championnat et en faisant jouer chaque mercredi une masse de minimes, à
l'égal des grands clubs du pays, possède ses véritables lettres de noblesse. Aussi à l'occasion de ce
jubilé, égrenons nos souvenirs, ils sont souvent agréables ; procédons aux
remerciements traditionnels, ils sont amplement mérités. Mais surtout, soyons
persuadés que nous devons continuer ensemble notre œuvre d'éducation au service
d'une jeunesse à laquelle nous croyons toujours. C'est mon souhait le plus
sincère
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